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CONGRÈS DE LA FNPL À AURILLAC Plus de questions que de réponses

« Vous avez quatre ans pour apprendre à vivre ensemble et essayer de construire quelque chose. » Henri Brichart, sur la gestion des quotas par bassins.

Contrats, organisations de producteurs, gestion des quotas par bassins : la sortie des quotas se présente sous la forme d'une équation à plusieurs inconnues.

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L'assemblée générale de la FNPL à Aurillac n'a pas connu d'annonces ni de débats enflammés. Empêché par le brouillard, le ministre était absent. On aurait pourtant aimé l'entendre répéter que « la contractualisation garantira la stabilité du revenu des producteurs ». Devant cette assemblée, sans doute aurait-il été plus prudent. Quoi que son projet de discours (non prononcé, bien sûr) laisse échapper d'autres perles. Ces contrats que vous avez peut-être en main, il en a été question, mais très calmement. « Ils sont indispensables si nous ne voulons pas être soumis au bon vouloir de nos acheteurs. Les contrats ne nous mèneront pas au paradis mais ils ne nous conduiront pas en enfer », a déclaré le président Henri Brichart. À cette contractualisation doit s'associer impérativement la massification de l'offre, ce Graal, « pour gérer collectivement notre production ». L'immensité de la tâche ne semble pas émouvoir les producteurs. À la tribune, on les assure que le seul projet d'OP réaliste est bien celui de la FNPL. Qui, à Aurillac, en aurait douté ? Et pourquoi s'énerver ? Les prix sont bien orientés et les quotas encore présents pour quatre ans. Le débat reprend un peu de vigueur avec la problématique des bassins. Là, c'est du concret et pour tout de suite, avec l'abandon de la gestion départementale des quotas dès ce mois d'avril. L'énorme bassin de l'Est et sa diversité laissent présager quelques passes d'armes.

Attentifs aux non-dits

« Si le ministre n'avait pas pris les choses en main, nous n'aurions rien fait d'ici à 2015 », ose un producteur de Bretagne qui regrette de ne pas être dans un bassin plus large incluant Normandie et Poitou-Charentes. Tiens donc ! OK, il y aura un bilan dans un an mais pas question a priori de revoir le périmètre de ces bassins. « Vous avez quatre ans pour apprendre à vivre ensemble et essayer de construire quelque chose », a averti Henri Brichart. S'il ne se passait pas grand-chose à Aurillac, il fallait tenter de lire entre les lignes et être attentif aux non-dits. On se délectait de découvrir ce rapport McKinsey sur les forces et faiblesses de la filière française. Il est entouré du plus grand secret depuis sa sortie. Nous n'aurons droit qu'à quelques diapos pour rappeler que les éleveurs français ne sont pas compétitifs par rapport aux Allemands car pas assez restructurés : en clair, vous être trop nombreux ! On est passé beaucoup plus vite sur la compétitivité des transformateurs. À ce que nous avons entrevu, elle ne serait pas brillante, malgré des valorisations de produits bien supérieures à l'Europe du Nord. Intéressant aussi le topo sur la recette laitière pluriannuelle des producteurs. On y apprend que les Allemands profitent plus que nous des hausses de prix et compensent la baisse en produisant davantage. Résultat : un différentiel d'1,5 md€ de CA entre 2007 et 2010. Enfin, le mutisme de Lactalis à la question (répétée deux ou trois fois) : « Transformerez- vous demain (après les quotas NDLR) plus de lait français ? », était assez éloquent sur l'ambiance du moment dans la filière.

DOMINIQUE GRÉMY

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